Johannes VERMEER – La jeune fille à la perle
Moins de trente tableaux de Vermeer nous sont parvenus et pourtant, ce peintre suscite un engouement durable. « La jeune fille à la perle » méritait de figurer dans notre encyclopédie sonore de l’histoire de l’art.
Amélie Adamo vous propose ici de découvrir ce tableau : Pourquoi l’oeuvre de Vermeer nous fascine-t-elle autant ?
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Texte intégral du commentaire, par Amélie Adamo :
Johannes Vermeer, « La jeune fille à la perle »
Né en 1632 et mort en 1675, Vermeer est l’un des grands maîtres de la peinture de genre hollandaise. La forte fascination qu’exerce sur nous Vermeer est en partie liée au secret de sa biographie, très peu d’éléments sur sa vie sont connus, mais surtout à la mystérieuse beauté de ses œuvres, dont seule une trentaine ne nous sont parvenues. Dépeignant la vie silencieuse, ses tableaux sont comme des natures mortes. Les figures humaines s’y donnent dans le silence intime d’intérieurs domestiques, attachés à des actes quotidiens toujours simples : verser du lait, écrire ou lire une lettre, faire de la dentelle. Une simplicité pourtant emplie de beauté et de poésie. C’est là sans doute la magie de son réalisme. Restreinte et harmonieuse, sa palette joue avec délicatesse des correspondances chromatiques. Travaillant lentement et minutieusement, Vermeer élabore avec une précision extrême le rendu des formes et des matières, captant comme nul autre les effets de lumière sur les tissus et les objets, sur les carnations ou les regards des personnages. Autant d’éléments aux contours flous et adoucis qui apparaissent toujours baignés dans une calme atmosphère. Des lieux, des êtres, qui s’animent ainsi sous nos yeux, nous donnant à sentir la beauté des petites choses, comme la chaleur d’une étoffe soyeuse, la saveur de cuisines onctueuses, l’éclat d’une pupille mystérieuse ou la douceur d’une peau laiteuse.
« La jeune fille au turban » (dite aussi « Jeune fille à la perle ») fut probablement peinte par Vermeer vers 1665. L’harmonie de ce portrait procède d’une touchante simplicité. Se détachant sur un fond sombre, la figure est traitée par quelques éléments chromatiques qui s’opposent et se répondent : là le turban, mélange d’outremer et de blanc, est surmonté d’un tissu jaune éclatant ; ici la veste, d’ocre clair, fait ressortir le blanc du col. L’ensemble est allumé par un savant jeu de lumière, ainsi de l’éclat de la perle ou des grands yeux, ou encore de la clarté de la peau ou des lèvres nacrées légèrement rehaussées de délicates touches rosées. Portrait ou figure d’une idéale beauté, que certains nomment la « Joconde du Nord », la jeune fille au turban garde son mystère. Quel message secret ses lèvres entrouvertes nous délivrent-elles ? Que dit son regard humide et songeur ? Que voit-il en nous ? Pourquoi sommes nous fascinés par l’éclat translucide de la perle pendue à son oreille ? Que croit-on voir dans son reflet ? C’est ce mystère de la figure qui sans doute interpelle encore de nos jours. Car l’œuvre peinte par Vermeer continue d’attirer les regards et de vivre à travers l’art contemporain, éveillant toujours l’imaginaire de nouveaux créateurs, tant en peinture, qu’au cinéma ou en littérature.