Henri MATISSE
Ce tableau intitulé « La joie de vivre » a été peint par Henri Matisse en 1905. Son histoire vous est contée par Amélie Adamo.
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Texte intégral du commentaire, par Amélie Adamo :
Henri MATISSE – La joie de vivre
Né en 1869, Henri Matisse décide de se consacrer à la peinture dans les années 1890. Il rentre alors aux Beaux Arts et suit les cours dispensés à l’atelier de Gustave Moreau où il découvre l’art moderne. Il s’intéresse particulièrement à l’impressionnisme, à l’œuvre de Cézanne et de Gauguin. Des débuts jusqu’à la mort de l’artiste en 1954, le parcours de Matisse est jalonné par trois grandes périodes. Vers 1905, il devient le chef de file du Fauvisme. Il libère alors la couleur pure, peignant par aplats et usant de tonalités très vives. Pendant la première guerre mondiale, non mobilisé, Matisse demeure à Collioure puis s’installe à Nice. Durant cette période niçoise, qui dure jusqu’à la fin des années 1920, Matisse travaille surtout sur le thème du corps féminin, multipliant odalisques et intérieurs. À partir de 1941 et après une lourde opération chirurgicale qui l’oblige à simplifier ses moyens, Matisse a recours aux papiers gouachés et découpés (grâce auxquels il dessine directement dans la couleur). L’ensemble de ces différentes recherches sert une même visée : l’expression et l’intensité émotive. Il s’agit pour Matisse de créer « un art d’équilibre, de pureté et de tranquillité qui soit comme un lénifiant, un calmant cérébral ou un bon fauteuil délassant des fatigues physiques ».
Ce tableau intitulé « La joie de vivre » a été peint par Henri Matisse en 1905. A l’instar de ses prédécesseurs, tels Titien, Poussin ou Ingres, Matisse traite ici un sujet qui s’inscrit dans la tradition de la pastorale, des bacchanales et de l’Age d’Or. On y voit des personnages joyeux et oisifs au sein d’une nature idyllique : femmes dénudées, lascives et offertes au plaisir de l’amour, joueur de flûte et danseurs emportés dans une ronde bachique. Répondant plastiquement à ce thème, Matisse met en place un style très singulier. L’harmonie et la douceur de vivre sont rendues sensibles par le dessin cerne qui individualise les personnages et par les grandes plages colorées, posées en aplats, qui structurent le paysage. Sorte d’abstraction linéaire qui crée une harmonie entre espace et figures, formes et couleurs. Les couleurs, inscrites dans l’héritage de Gauguin, sont utilisées pures et saturées. L’Or, l’orange, le rouge sont dominantes. Il s’agit là de tonalités anti-illusionnistes qui rendent palpables, de manière symbolique, la vibration du vivant et l’état de béatitude. Ce tableau est un réservoir de motifs que Matisse continuera d’exploiter ultérieurement : ainsi par exemple de la ronde ou du joueur de flûte qu’on retrouve dans les deux célèbres compositions décoratives « La Danse » et « La Musique » (réalisées en 1909-1910). Le style de même, par la simplification des formes, par l’harmonie entre dessin et couleur, préfigure la technique des gouaches découpées qu’expérimentera Matisse à partir de 1940.